Washington, de notre correspondant.
Le général Barry McCaffrey n'aime pas qu'on parle de «guerre à la drogue». Mais il ne doute pas qu'il est en train de la gagner. «Les faits sont têtus. Le nombre des consommateurs de drogues aux Etats-Unis a baissé de moitié en vingt ans (il est passé de 26 à 13 millions d'utilisateurs de 1979 à 1999, soit de 14% à 6% de la population, ndlr). La consommation de cocaïne a chuté de plus de 70%. Chez les jeunes, l'usage de drogues a diminué de 13% rien que l'année dernière. Les Européens doivent le savoir"» affirme le «tsar antidrogues», qui rentre d'une tournée en Europe et présidera aujourd'hui, à Washington, le premier «sommet» interaméricain sur la question.
«Cancer». Cet ancien du Viêt-nam et de la guerre du Golfe, bardé d'étoiles et de décorations, a été nommé, en 1996, par Bill Clinton, à la tête du Bureau national de contrôle des drogues. Il y dispose d'un trésor de guerre de 16 milliards de dollars par an (autant d'euros, 100 milliards de francs) pour nettoyer les Etats-Unis d'une toxicomanie qu'il préfère comparer à un «cancer». En dépit des statistiques qu'il lance contre ses critiques, les résultats de son combat sont contestés. «La stratégie [mise en oeuvre] a prouvé qu'elle est remarquablement inefficace, coûteuse, voire contre-productive», estime Ethan Nadelman, directeur du Lindesmith Institute, un centre d'études qui prône des stratégies visant à «limiter les dégâts», y compris par la décriminalisation de la consommation des d