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Libération

Le Maroc promis de Mohammed VI. Dans un pays en crise, son début de règne suscite l'espoir.

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publié le 4 novembre 1999 à 1h47

Lionel Jospin est attendu ce soir à Fès par son homologue,

Abderrahmane Youssoufi, pour faire le point sur la coopération franco-marocaine. Puis le Premier ministre français se rendra à Marrakech, où il sera reçu par le roi.

Rabat, envoyée spéciale.

Trublions inattendus, ils ont surgi au milieu des 4 000 «diplômés chômeurs» qui clamaient dans les rues de Rabat: «Nous n'embarquerons pas sur des pateras», ces barques dans lesquelles les adolescents tentent de fuir leur misère en gagnant Gibraltar. Femmes et vieillards dépenaillés, ils réclamaient «des logements» au cri de" «Longue vie au jeune roi»! Comme si ce sésame garantissait désormais d'être entendu.

«Casier vierge». Trois mois après la mort de Hassan II, la montée sur le trône de son fils, Mohammed VI, suscite une attente qui donne le vertige au pays et légitime les exigences de changement. A croire que tous les espoirs suscités par l'arrivée du gouvernement socialiste il y a dix-huit mois se sont déplacés sur le roi. Sa première tournée symboliquement consacrée au Nord et au Rif l'aura montré. «Personne ne s'attendait à un tel déferlement et à autant d'affection, surtout de la part des jeunes», raconte un diplomate occidental. Car le Rif ­ qu'Hassan II a totalement délaissé pendant 38 ans de règne ­ est toujours considéré comme un foyer de troubles.

«Les gens en avaient tellement marre de ce système bloqué, ils espéraient tant un changement qu'ils veulent le voir partout», explique le directeur de cabinet d'un ministre, ta