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Libération

Alerte à la fracture mondiale. Lors d'un colloque, Chirac s'inquiète des excès de la mondialisation.

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publié le 5 novembre 1999 à 1h48

Jacques Chirac a été terrifié par un chiffre rendu public récemment

par les Nations unies: la fortune cumulée des trois hommes les plus riches du monde dépasse le produit national brut cumulé de trente-cinq pays pauvres et de leurs 600 millions d'habitants. Le Président en a été tellement frappé qu'il a lancé un cri d'alarme, hier, au cours d'un déjeuner à l'Elysée réunissant des chefs d'Etat et personnalités des quatre coins du monde. L'occasion: le vingtième anniversaire de l'Institut français des relations internationales (Ifri), le principal «think tank» français sur les affaires du monde, qui a rassemblé à Paris pour deux jours un impressionnant aréopage autour du thème de la mondialisation.

Après la «fracture sociale», la fracture mondiale? Le cri d'alarme de Jacques Chirac autour du fossé qui ne cesse de croître entre riches et pauvres à l'échelle de la planète rejoint les préoccupations de bon nombre d'intervenants. Loin de la mondialisation heureuse version Davos, les questions posées au cours de ce colloque de l'Ifri montrent que la vision dominante en Occident est loin d'être universellement partagée. Qu'il s'agisse de l'organisation économique du monde, des rapports de force entre puissances, ou même des valeurs qui régissent la planète, on est bien loin du consensus.

Miettes. Les dirigeants français n'ont pas été en reste pour exprimer cette dissonance, à commencer par le ministre des Affaires étrangères, Hubert Védrine, qui, arborant sans doute plus sa casquette