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Libération

Mohammed VI en marche. Les priorités du roi du Maroc: les Sahraouis et l'exclusion.

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publié le 8 novembre 1999 à 1h50

Dès les semaines suivant sa montée sur le trône, Mohammed VI avait

signifié sa détermination à s'attaquer aux deux problèmes susceptibles d'ébranler la stabilité du royaume: la pauvreté et le Sahara-Occidental. Du coup, son intervention, samedi, à l'occasion du 24e anniversaire de la Marche verte, qui vit déferler des centaines de milliers de Marocains dans ce territoire revendiqué par le Front Polisario, était particulièrement attendue. Car elle survient à un moment clé. L'ONU a en effet confirmé l'énième report du référendum d'autodétermination qui y est prévu, alors que le nouveau monarque a pris ses distances avec la politique du «tout-sécuritaire» menée jusqu'ici par le ministre de l'Intérieur, Driss Basri, et a annoncé des mesures visant à associer directement les Sahraouis à la gestion de l'ancienne colonie espagnole.

Objectif avoué: réparer les dégâts causés par cette politique afin d'éviter que se reproduisent les violents incidents qui ont opposé, fin septembre, des étudiants de Layoune, la capitale du Sahara-Occidental, aux forces de l'ordre. Sans surprise donc, Mohammed VI a insisté sur le fait que le choix pour la démocratie était «irréversible». Non sans préciser que «toute atteinte débouchant sur des troubles à l'ordre public sera réprimée».

Mais il a surtout clairement signifié le refus marocain d'accepter le moindre compromis sur ce qui constitue le point d'achoppement entre le Maroc et le Polisario depuis des lustres: l'identification des électeurs autorisés