Menu
Libération

RFI Paris 89 fm. Toute cette semaine, les journalistes de RFI racontent la nouvelle Europe de l'Est. Nous publions leur première chronique. Lasuite sur leur antenne. La Hongrie, reine du marché.

Article réservé aux abonnés
par Daniel DESESQUELLE
publié le 8 novembre 1999 à 1h50

S'il n'y avait encore quelques Trabant pétaradantes dans les rues de

Budapest, il serait difficile d'imaginer que la Hongrie a vécu pendant quarante ans sous l'idéologie communiste. De ces années il ne reste rien, en apparence. Les marques occidentales règnent dans les magasins. Ici comme ailleurs, les téléphones portables rythment la vie quotidienne des citadins. Portés par une croissance économique sans faille depuis dix ans, les Hongrois se sont lancés avec délice dans la société de consommation, bien que le revenu moyen n'excède pas 2 000 francs. Cette quête effrénée du présent laisse peu de place au passé. Ainsi, rares sont les Hongrois capables de citer spontanément la date du 2 mai 1989. C'est pourtant ce jour-là que le ministre des Affaires étrangères, Gyula Horn, et son collègue autrichien, Aloïs Mock, ont symboliquement coupé les barbelés du rideau de fer entre les deux pays. Ce qui rendait possible, quelques semaines plus tard, la fuite des Allemands de l'Est vers la RFA et préfigurait la chute du mur de Berlin.

Il ne fait pas bon être vieux dans la Hongrie d'aujourd'hui, et pas seulement parce que les pensions ne suivent pas la hausse du coût de la vie. A 33 ans, Andrasz Szapari dirige la filiale hongroise d'une société suédoise, il refuse d'embaucher un collaborateur de plus de 30 ans: «J'estime qu'au-delà de cet âge l'état d'esprit est pollué par une éducation communiste et n'est pas adapté à l'économie de marché.» Car, en dix ans, l'économie hongroise s'est méta