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Libération

Des disciples bons, sains, confiants et naïfs. Ils convergent vers la capitale afin de lever le «malentendu».

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publié le 9 novembre 1999 à 1h52

Pékin, correspondance.

Xie, You, Zheng et Zhang ne se connaissaient pas le mois dernier. Cela fait plusieurs années que ces quatre paysans aux vêtements tachés de terre pratiquent le Falungong (littéralement «la Roue de la loi»). Ils font partie des nombreux adeptes qui ont convergé sur la capitale depuis que la secte a été mise hors la loi par le gouvernement fin octobre. Ils partagent maintenant la même couverture, dorment à la belle étoile dans les champs des environs de Pékin pour éviter les contrôles d'identité dans les hôtels. Le soir, ils pratiquent la méditation pour se réchauffer quand la température tombe.

Bienfaits. Une clandestinité forcée qui crée une forte solidarité. «L'un de mes frères a été condamné à un an sans procès dans ma province», raconte, Xie, originaire du Liaoning. Il relate que, depuis deux ans, de plus en plus de voisins se sont mis à pratiquer le Falungong et qu'ils sont maintenant «entre 100 et 200» sur 2 000 villageois, ce qui, selon lui, «n'est pas beaucoup, car [leur] village s'y est mis assez tard».

Mademoiselle Liu, elle, s'inquiète. «Il ne faut pas éradiquer le Falungong. C'est bon pour les gens, ça les transforme en bonnes personnes. C'est dommage de priver d'autres gens de ses bienfaits», explique en s'animant cette jeune professeur d'université à Dalian. Elle précise avoir été «menacée de vingt jours de rééducation dans un centre de désintoxication pour drogués» par son université si elle continuait à pratiquer ouvertement.

«Mobilisation».