Miami, de notre correspondant.
«Un homme qui sait défendre sa vie sait défendre celle des autres»: c'est le spot publicitaire martelé à la télévision par le futur président de la République, Alfonso Portillo.
Agé de 48 ans, candidat d'une droite très radicale, ce dernier a axé toute sa campagne sur le thème de l'ordre et de la sécurité publiques en se vantant ouvertement d'avoir tué deux personnes au sortir d'une rixe, il y a dix-sept ans, au Mexique. Dimanche, selon les ultimes projections à partir de résultats partiels, il a frôlé la barre des 50% des voix, manquant de justesse une élection dès le premier tour. Sauf invraisemblable accident, ce n'est que formalité remise à la date du second round, le 26 décembre. Beaucoup avaient pourtant cru que la louvoyante carrière politique de Portillo était achevée quand, en septembre dernier, la presse divulgua un épisode ignoré de son passé. En 1982, alors jeune enseignant à la faculté de droit de Guerrero, au Mexique, Portillo avait abattu deux collègues au sortir d'un bal.
Les récits de l'épisode divergent. Selon le rapport de police qui n'offre pas forcément une garantie de crédibilité , Portillo aurait prémédité son acte, s'étant procuré une arme pour se venger de la raclée reçue lors d'une bagarre d'ivrognes. L'intéressé assure que sa vie était menacée et qu'il a tiré en état de légitime défense. C'est cette version qu'ont adoptée les Guatémaltèques, et l'avance d'Alfonso Portillo n'a cessé de croître dans les sondages depuis