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Libération

Jour de joie à Berlin

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Dix ans après le Mur: Bush, Kohl et Gorbatchev ensemble.
publié le 10 novembre 1999 à 1h53

«Pour nous les Allemands, le 9 novembre est un jour très particulier»: le chancelier Gerhard Schröder, que l'on a souvent dit un peu désinvolte avec le passé allemand, a commencé hier tous ses discours sur les dix ans de la chute du Mur en rappelant que le 9 novembre était aussi le jour de la «nuit de Cristal», le premier pogrom généralisé organisé par les nazis en 1938. Le 9 novembre est pour les Allemands «un jour de joie, mais aussi un jour de honte et de réflexion» a souligné le chancelier devant le Parlement. Seul ce rappel permet aux Allemands de prendre la mesure de ce qu'a signifié l'ouverture du Mur, a expliqué Schröder: «La révolution de l'automne 1989 a offert l'occasion rare d'une "seconde chance pour l'Allemagne et pour l'Europe.»

Parmi les trois grands acteurs de 1989, invités hier à Berlin, l'ancien président américain George Bush s'est souvenu de l'ouverture du mur comme d'«une chose surréaliste, comme si Dali l'avait peinte». Il s'est justifié aussi de sa réserve de l'époque, expliquant n'avoir pas voulu «provoquer» l'URSS par trop de triomphalisme. L'ancien chancelier allemand Helmut Kohl a rappelé que «le cadeau de l'unité» allemande «nous engage à poursuivre la construction de la maison européenne». Quant à Mikhaïl Gorbatchev, il a proposé en boutade aux Allemands qui gémissent souvent sur leur sort d'échanger leurs problèmes contre ceux des Russes.

Après cette partie officielle, la nuit de mardi à mercredi devait, comme il y a dix ans, faire place à une gr