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Libération

Mohammed VI limoge le «vizir» de son père. Le départ du ministre de l'Intérieur était considéré comme le test de la volonté du roi du Maroc de poursuivre le changement .

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publié le 10 novembre 1999 à 1h53

On savait le roi Mohammed VI décidé à «passer vite d'un système à un

autre». Il vient de le signifier de manière spectaculaire. Moins de trois mois après son intronisation, il a limogé hier Driss Basri, le tout-puissant ministre de l'Intérieur de Hassan II et l'a remplacé par un tandem. C'est la radio marocaine et non le Palais ­ nécessité oblige de banaliser davantage encore celui qui symbolisa les années de plomb ­ qui a annoncé ce renvoi sans le moindre commentaire dans son bulletin de 13 heures.

Nouvelle méthode royale. En démettant Driss Basri, le roi vient de donner un coup d'accélérateur au «changement» qu'il dit vouloir impulser. On savait certes les semaines de l'homme lige de Hassan II comptées. Dès sa montée sur le trône, le roi avait entrepris de réduire ses «pouvoirs tentaculaires», notamment en lui enlevant le contrôle de la DST (la police politique) et le monopole de la gestion du dossier du Sahara occidental. Une illustration de ce qu'on appelle au Palais «la nouvelle méthode royale: chacun à sa place et dans les limites de ses prérogatives». Pour autant, le limogeage de Driss Basri n'était pas attendu aussi rapidement.

Le souverain paraissait, sur cette affaire, ne rien vouloir précipiter même si les huées qui avaient accueilli Basri à Tanger, Tétouan et Fès, au cours de la première tournée royale, lui fournissaient le meilleur des arguments. «Sur ce point, le roi semble n'avoir pas définitivement tranché», confirmait vendredi l'entourage de Lionel Jospin après