Moscou, de notre correspondant.
Dénonçant «le recours aveugle à la force et les conséquences de cette escalade sur des civils innocents» et la «manière» dont les Russes s'y prennent pour «combattre le terrorisme», les Etats-Unis viennent, pour la première fois, de hausser le ton par la voix du porte-parole du département d'Etat, James Rubin. Non, disent les Américains, la Russie ne respecte pas les conventions de Genève, lesquelles assurent la protection des populations civiles en temps de guerre. Le président tchétchène Aslam Maskhadov disait dimanche avoir envoyé un message au président Clinton demandant aux Etats-Unis de faire pression sur Moscou en usant de «leur influence de défenseur des droits de l'homme et des peuples». Message reçu. Le porte-parole américain a, en outre, demandé l'ouverture de négociations avec les dirigeants tchétchènes «légitimes» alors que le gouvernement russe ne reconnaît plus aucune légitimité au président Maskhadov cependant légalement élu.
Cette demande de pourparlers a été relayée hier à Moscou par le parti libéral d'opposition Yabloko et c'est la première fois qu'un parti politique prend une telle position en Russie depuis le début du nouveau conflit en Tchétchénie. Mais pour le Kremlin, comme l'a encore martelé hier un de ses représentants, cette guerre «est une affaire intérieure russe» menée contre des «foyers de terroristes» et non «contre le peuple». La finalité d'une telle «opération» ne saurait, en son principe, être remise en cau