Moscou, de notre correspondant.
«Les Tchétchènes entrent au Parlement français», titre le quotidien Segodnia; «Les Tchétchènes ont pris Paris», surenchérissent les Isvestias. La venue en France, sans visa mot sacré en Russie où rien n'est possible sans «document» du «prétendu» chef de la diplomatie tchétchène, Ilias Akhmadov, et l'accueil qui lui a été réservé énervent Moscou. Le ministère des Affaires étrangères, par la seule voix de son porte-parole, déplore ce «geste inamical». Face à une opinion publique occidentale qualifiée de «protchétchène», on évoque l'amorce d'une «campagne antirusse» qui va monter en puissance jusqu'au sommet de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) à Istanbul, les 18 et 19 novembre. Venu mercredi en Ingouchie prendre le pouls de la situation des réfugiés à la tête d'une délégation de l'OSCE, le Norvégien Kim Traavik a parlé de «catastrophe humanitaire», démentant, mot pour mot, la dénégation apportée la veille par Serguei Choïgu, le ministre des Situations d'urgence, jurant que dans ce «grand et riche pays» qu'est la Russie il ne saurait y avoir de «catastrophe humanitaire». C'est que la guerre vue de Moscou n'a pas grand-chose à voir avec celle que l'on perçoit en Occident. Elle reste, pour l'heure, populaire. Un récent sondage mené auprès de 3000 personnes dans 52 régions de Russie montre que 60% des personnes interrogées sont d'accord «pour ne pas négocier avec les leaders tchétchènes», et que 51% considèrent q