Les Turcs ont replongé dans l'horreur et la peur. Trois mois après
le tremblement de terre qui a dévasté le 17 août Izmit et les villes de la côte orientale de la mer de Marmara, faisant au moins 20 000 morts, un nouveau fort séisme d'une magnitude évaluée à au moins 7,2 sur l'échelle de Richter, dont l'épicentre est à une centaine de kilomètres plus à l'est, a violemment secoué la région de Bolu, sur les contreforts du plateau anatolien. Hier soir, les premiers bilans faisaient état de plusieurs centaines de morts et de blessés. Les secousses ont notamment détruit de nombreux immeubles dans la ville de Duzce. «Il y a des morts et les gens réclament de l'aide», a déclaré le gouverneur Yahya Gur, citant les témoignages de la police locale captés par radio. Les communications sont coupées avec cette ville située à équidistance d'Ankara et d'Istanbul où doit se dérouler jeudi et vendredi prochains un sommet de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) réunissant une cinquantaine de chefs d'Etat ou de gouvernement.
«C'est la désolation, des centaines d'immeubles se sont effondrés et il n'y a personne pour nous aider», a déclaré de son côté le correspondent local de la chaîne de télévision d'information permanente NTV. En début de soirée, le Premier ministre Bülent Ecevit annonçait que «de nombreuses personnes étaient encore prises sous les décombres». Le bilan risque d'être beaucoup plus lourd. La télévision turque a montré des images poignantes d'un homme