La Havane envoyé spécial
Attendu à 20 heures, hier, à La Havane par Fidel Castro, le roi Juan Carlos effectue la première visite d'un souverain espagnol dans l'île qui fut la dernière des colonies américaines de sa couronne. Il aura droit à cette occasion à tous les honneurs protocolaires et il inaugura le trône solennel tapissé de velours rouge qui attendait désespérément un postérieur royal depuis sa construction en 1791.
Service minimal. Il ne s'agit cependant pas d'un voyage officiel. Juan Carlos avait différé sine die au printemps dernier une invitation similaire, après que le régime castriste eut considérablement durci, en janvier, son arsenal répressif contre les dissidents et les journalistes indépendants. Le souverain espagnol se rend à Cuba en tant que chef d'Etat du pays instigateur et cheville ouvrière de la Conférence ibéro-américaine, qui se tiendra à La Havane aujourd'hui et demain. Il quittera la ville dès la clôture des travaux, mardi après-midi. Le service minimal.
Les grand-messes diplomatiques de ce genre s'achèvent habituellement par un catalogue de voeux pieux, convenus à l'avance par les vingt participants (Espagne, Portugal, Brésil, et les 17 nations hispanophones des Amériques). Mais ce qui vaut à cette neuvième édition la présence de 800 journalistes étrangers, c'est uniquement le fait qu'elle se tient dans la capitale cubaine.
Bras d'honneur. Un triomphe personnel pour Fidel Castro, qui consacre la totale réintégration de Cuba dans la région et constit