Les chiffres. Moscou a annoncé hier que 506 personnes sont
actuellement otages en Tchétchénie, dont 53 femmes, 59 fonctionnaires du ministère de l'Intérieur, 62 militaires, 18 mineurs et 13 étrangers. Parmi eux, deux scientifiques polonaises disparues en août au Daguestan et le Français Brice Fleutiaux, photographe indépendant enlevé le 1er octobre.
D'après le ministère russe de l'Intérieur, une soixantaine de bandes armées opèrent dans l'industrie des otages. En 1997 et 1998, 1 094 personnes ont été enlevées en Tchétchénie et plus de 300 depuis le début de l'année. Les chiffres réels sont toutefois supérieurs, le ministère russe ne comptant pas les otages tchétchènes. Les ravisseurs. Le commerce des otages est l'une des sources de revenus des groupes armés qui se partagent le territoire tchétchène Les autres sources sont: l'extraction illégale de pétrole, le détournement des fonds envoyés par Moscou, l'aide de fondations étrangères musulmanes. Les groupes «spécialisés» dans le rapt sont plus ou moins connus. Certains ont des liens avec le pouvoir; d'autres sont liés aux chefs de guerre s'opposant au président Aslan Maskhadov. D'autres, enfin, sont dans la mouvance «wahhabite» (extrémistes musulmans), tel Arbi Baraïev, soupçonné d'avoir enlevé puis décapité les quatre employés d'une société britannique, en décembre 1998. Certains se contentent d'enlever pour revendre. Les caches sont surtout dans la région d'Ourous-Martan. Il faut compter aussi avec des groupes «internationa