La Havane, envoyé spécial.
Les photos du Lider maximo en compagnie du roi d'Espagne et des présidents latino-américains passent inlassablement à la télévision. Elles rejoindront, dans l'imagerie des grandes heures nationales, l'étreinte de Jean-Paul II et de son hôte, il y a près de deux ans. Comme il en fut de la visite papale, la conférence ibéro-américaine de La Havane constitue pour Fidel Castro une belle opération de propagande tant auprès de la population cubaine que sur la scène internationale. Cuba démontre une nouvelle fois sa capacité à accueillir des manifestations de grande ampleur. L'organisation est sans fausse note, les moyens de transmission les plus modernes sont mis à la disposition des délégués et de la presse. Mais l'affaire est à double tranchant. Sa forte médiatisation en Amérique du Sud, en Espagne et même aux Etat-Unis offre en effet également un écho inédit aux voix de la dissidence intérieure, ordinairement privées de tout moyen d'expression. Le président portugais Jorge Sampaio a été dimanche le premier chef d'Etat à rencontrer plusieurs figures de l'opposition. Ce qui constitue un soutien explicite à leur combat pour la démocratie. Il devait être imité par le Premier ministre espagnol Jose Maria Aznar, qui a convié ses interlocuteurs à l'ambassade d'Espagne. Même le Mexique, fidèle allié de Cuba aux heures les plus dures de son isolement international, a pour la première fois contacté des dissidents.
La télévision cubaine a, par ailleurs, commenc