Le candidat de la majorité gouvernementale, Boris Trajkovski, a été
élu hier président de Macédoine avec 52,6% des suffrages grâce aux voix de la forte minorité albanaise que l'opposition social-démocrate accuse de fraude massive. Hier soir, 30 000 sympathisants de l'opposition ont manifesté dans les rues de Skopje, pour demander l'annulation du scrutin dans 17 circonscriptions. Les observateurs de l'OSCE ont estimé dans un communiqué que les deux tours avaient été généralement satisfaisants. Ils ont pourtant invité le pouvoir à examiner un certain nombre de cas d'irrégularités, concernant pour la plupart des circonscriptions à majorité albanaise, dont leur fief de Tetovo.
Le taux de participation a été de 69,97% selon la commission électorale macédonienne, qui a elle-même relevé des irrégularités plus de bulletins que d'inscrits dans cinq des 85 circonscriptions.
Le président élu, âgé de 43 ans, vice-ministre des Affaires étrangères, est membre du principal parti de la coalition au pouvoir, l'Organisation révolutionnaire interne de Macédoine-Parti démocratique pour l'unité nationale macédonienne (VMRO-DPMNE), une formation nationaliste qui gouverne avec l'appui du principal parti albanais, lui aussi nationaliste, le Parti démocratique des Albanais (PDA). Trajkovski, ancien pasteur méthodiste, succède à Kiro Gligorov, 82 ans, l'ancien dirigeant communiste qui a mené son pays sans violences à l'indépendance en 1991. Le candidat social-démocrate vaincu, Tito Petkovski, membre