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Libération

A La Havane, le roi d'Espagne célèbre la démocratie. Castro, lui, loue la résistance cubaine face aux Américains.

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publié le 17 novembre 1999 à 1h41

La Havane, envoyé spécial.

Eloge de la démocratie dans la bouche d'un monarque, hymne à la résistance nationaliste dans celle du dernier caudillo d'Amérique latine. Au banquet inaugural de la IXe conférence ibéro-américaine, le roi d'Espagne ne s'est pas encombré de métaphores pour dire son fait à un Fidel Castro impassible: «Ce n'est qu'avec une authentique démocratie, avec la pleine garantie des libertés et un respect scrupuleux par nous tous des droits de l'homme que nos peuples pourront affronter avec succès les défis du XXIe siècle.» Le leader cubain, arrimé au pouvoir depuis 40 ans, a applaudi courtoisement, rendant la politesse à Juan Carlos qui en avait fait autant après le discours de son hôte.

Castro a prononcé un vibrant hommage à la résistance opposée à l'embargo américain par «le peuple le plus héroïque et le plus digne que des yeux humains aient pu voir durant ce siècle». «Le plus grand géant, a-t-il poursuivi, n'a pu en venir à bout ni par les guerres sales, ni par le blocus, ni par les moyens de communication massifs qui répandent mensonges et calomnies et sont désormais ses armes les plus sophistiquées.» En marge des fastes officiels, les contacts entre délégués de la conférence et les dissidents se poursuivent. Lundi, tout harcèlement policier avait cessé à l'encontre de ces derniers, qui se félicitaient d'avoir déjà été reçus par quatre chefs d'Etat ou de gouvernement, trois ministres des Affaires étrangères et un ambassadeur. Le rythme de ces rendez-vous