Le rapport annuel de la Cour des comptes européenne portant sur le
budget 1998, le dernier entièrement exécuté par la Commission démissionnaire présidée par Jacques Santer, n'apporte pas de révélation fracassante. Il estime que le nombre d'«irrégularités» constatées représente environ 5% du budget global de l'Union (soit un peu plus de 4 milliards d'euros sur 85 milliards). Mais «erreurs substantielles» ou «irrégularités», cela ne signifie pas forcément fraude: il s'agit plus souvent de simples erreurs comptables ou administratives, ou encore d'acrobaties budgétaires douteuses. En outre, il ne faut pas oublier que 80% du budget sont exécutés par les Etats et non par Bruxelles qui se borne à signer des chèques. Le cru 1999 épingle néanmoins l'une des principales politiques communautaires gérée par la Commission, celle de la recherche, alors gérée par la française Edith Cresson" «La Cour des comptes a relevé des erreurs et des inexactitudes, y compris des déclarations (de dépenses faites par les contractants extérieurs) excessives, dans pratiquement les deux tiers des cas.» Elle dénonce aussi une «majoration des coûts d'un tiers en moyenne». Cela étant, on peut se demander pourquoi la Cour se montre toujours aussi discrète sur le budget du Parlement européen et notamment sur les dérapages des notes de frais des députés. Elle a aussi un penchant certain pour le contrôle tatillon: ainsi, elle dénonce les «erreurs substantielles» commises dans le décompte de l'aide alimentaire app