Strasbourg (UE), envoyé spécial.

Le Parlement européen a la vengeance mesquine et bureaucratique. Furieux que la presse allemande ait pu se procurer en avant-première le rapport annuel de la Cour des comptes européenne, le Parlement a décidé d'annuler purement et simplement le débat qu'il devait avoir sur ce texte. Pis, Nicole Fontaine, la présidente de l'europarlement (UDF/PPE-DE, conservateur), n'a pas hésité à humilier les membres de cette institution en refusant de leur prêter une quelconque assistance lors de leur venue à Strasbourg, notamment une salle afin de tenir une conférence de presse pour présenter leur rapport sur l'exécution du budget 1998. En vrac. Les volumineux rapports (477 pages) ont donc été abandonnés en vrac, dans des cartons, à l'entrée du Parlement, à charge pour ceux qui voulaient se les procurer de farfouiller pour trouver la bonne version linguistique. Le président de la Cour, le suédois Jan Karlsson, en a été réduit à tenir une mini-conférence de presse au bar de l'hémicycle" L'eurodéputée allemande Diemut Theato (CDU/PPE-DE), présidente de la commission de contrôle budgétaire, a défendu bec et ongles, devant des journalistes ébahis, la leçon ainsi donnée à la Cour des comptes: les fuites, a-t-elle fait valoir, donnent «une mauvaise image de l'Union et des institutions auprès des opinions publiques»" Michaele Schreyer, la commissaire chargé du budget, par crainte de se faire refouler à son tour, a préféré annuler sa propre conférence de presse. M