Menu
Libération

Kosovo: un chantier considérable . L'ardoise de la reconstruction se révèle plus élevée que prévu.

Article réservé aux abonnés
publié le 18 novembre 1999 à 1h28

Après une aide humanitaire d'urgence de quelque 2 milliards de

dollars, fournie l'été dernier pour aider au retour des Kosovars chez eux, les Occidentaux ont ressorti hier leurs carnets de chèques: 2,3 milliards de dollars sont requis, sur les quatre ou cinq ans à venir, pour reconstruire le Kosovo. «Les coûts de réhabilitation seront beaucoup plus élevés que ne le laissaient présager les premières estimations des dommages de guerre», écrivent la Banque mondiale et la Commission européenne dans un programme de 160 pages soumis hier à Bruxelles à la seconde conférence des donateurs. Si les bailleurs de fonds devaient se limiter à régler l'ardoise des dégâts matériels liés au conflit, les choses seraient simples. L'ampleur impressionnante de la tâche tient à ce que tout est à reconstruire dans une province sinistrée par une décennie de sous-investissement. Pour la Minuk (Mission intérimaire des Nations unies au Kosovo), il ne s'agit pas seulement de secourir des centaines de milliers de Kosovars sans abri ni ressources, de réparer quelques ponts et centrales électriques: c'est tout le cadre macro-économique et institutionnel qui est à bâtir, sur la complexe toile de fond politique de cohabitation impossible entre les communautés albanaise et serbe.

Selon la Banque mondiale et l'Union européenne, l'un des défis sera de savoir gérer en parallèle les besoins les plus urgents et les conditions d'un essor économique à moyen terme, tout en impliquant aussi étroitement que possible les