Londres, de notre correspondant.
Etape par étape, jour après jour, se met en place en Irlande du Nord le processus historique de partage de pouvoir entre la majorité protestante et la minorité catholique. Hier, l'IRA le groupe paramilitaire des Républicains du Sinn Féin a pour la première fois accepté le principe du désarmement de ses troupes. Dans un bref communiqué, l'Irish Republican Army se dit prête à nommer un de ses chefs auprès de la commission chargée de la reddition des armes et dirigée par le général canadien Jean de Chastelain.
Pour le groupe clandestin qui avait fait de la lutte armée la base de son combat, la décision est capitale et s'inscrit dans le complexe processus de paix mis en place par l'ancien sénateur américain George Mitchell, qui préside depuis dix semaines les négociations entre nationalistes catholiques et unionistes protestants.
La veille, dans un mouvement coordonné, le principal parti protestant, l'Ulster Unionist Party (UUP) de David Trimble et le Sinn Féin de Gerry Adams, l'aile politique de l'IRA et le deuxième parti de la communauté catholique, avaient chacun rendu publiques des déclarations conciliantes reconnaissant pour la première fois les droits et aspirations de l'ennemi d'hier. Ainsi, les protestants attachés au maintien de l'Irlande du Nord dans le Royaume-Uni ont reconnu «légitime le droit des nationalistes de poursuivre leur objectif politique d'une Irlande unie par des moyens non violents et démocratiques». Une petite phrase sans