Les survivants de Srebrenica ont jugé hier insuffisant le rapport
des Nations unies admettant avoir commis des erreurs de jugement qui ont abouti au drame qui a coûté la vie à des milliers de Musulmans bosniaques. Quatre ans après la chute de cette enclave musulmane de Bosnie, déclarée «zone de sécurité» de l'ONU, le secrétaire général des Nations unies, Kofi Annan, était revenu lundi sur cette tragédie pour en admettre une part de responsabilité.
«Par nos erreurs, nos mauvais jugements et notre incapacité à reconnaître l'étendue des intentions malveillantes auxquelles nous étions confrontés, nous avons échoué à sauver le peuple de Srebrenica de la campagne serbe de meurtres de masse», avait reconnu Kofi Annan à l'issue d'une enquête interne auprès des membres de la mission onusienne en Bosnie, dont son chef, le général Bernard Janvier. Un rapport en 155 pages a tiré plusieurs enseignements de la crise: jamais plus, selon Kofi Annan, des Casques bleus munis d'armes légères ne devront être déployés dans un environnement où il n'y a ni cessez-le-feu ni accord de paix. Mais la «leçon cardinale de Srebrenica», a dit Kofi Annan, est «que les tentatives délibérées et systématiques de terroriser, expulser ou assassiner un peuple entier doivent être contrées d'une manière décisive par tous les moyens nécessaires».
Les forces serbes bosniaques se sont emparées, entre le 6 et le 11 juillet, de Srebrenica, que protégeaient 210 Casques bleus néerlandais. Les corps de plus de 2000 Musulman