Berlin, de notre correspondante.
Après un an et déjà six rounds de négociations, les représentants de l'économie allemande et des anciens travailleurs forcés du Reich nazi se sont mis d'accord hier" pour réfléchir encore trois semaines. Les entreprises ayant employé des travailleurs forcés sous le régime nazi ont consenti hier à faire une nouvelle offre d'indemnisation, de 5 milliards de marks (environ 17 milliards de francs), contre 4 milliards de marks précédemment. Même en y ajoutant les 3 milliards promis par le gouvernement allemand, le compte est encore loin des 10 à 15 milliards de marks demandés par les avocats des travailleurs forcés. Mais les entreprises ont souligné hier que ce serait leur dernier mot et les avocats des victimes ont reconnu que l'offre leur paraît enfin «sérieuse». Le temps presse. Sur les 8 à 10 millions de travailleurs forcés employés par le IIIe Reich, le nombre de survivants n'est déjà plus estimé qu'à entre 700 000 et 2,3 millions de personnes. La plupart ont plus de 75 ans. Ayant vécu à l'est du rideau de fer, en Europe de l'Est ou en Russie, ils n'ont dans leur grande majorité jamais reçu de dédommagement allemand. A noter que les travailleurs forcés français, déportés, prisonniers de guerre ou envoyés au Service du travail obligatoire (STO) n'ont pas été inclus jusqu'à présent dans cette négociation, très peu s'étant manifestés et la plupart ayant déjà été indemnisés par la France ou la RFA. Près de 10% des survivants meurent chaque anné