L'Allemagne a pris hier la relève de la France dans l'opposition à
la levée de l'embargo sur le boeuf britannique. Alors que le ministère français de l'Agriculture s'apprête à recevoir le protocole d'accord proposé par la Commission protocole qui sera ensuite soumis pour avis à l'Agence de sécurité des aliments (Afssa) , la ministre allemande de la Santé, Andrea Fischer, a manifesté avec une fermeté sans précédent l'opposition de Berlin à une levée de l'embargo. «Nous sommes décidés à faire en sorte que le consommateur sache, dans les commerces, s'il achète du boeuf britannique ou des dérivés», a-t-elle déclaré à Bruxelles. Une fois n'est pas coutume, la vache folle chasse gardée des responsables de l'agriculture était au menu de la réunion des ministres de la Santé des Quinze. Entretien avec Dominique Gillot, secrétaire d'Etat à la Santé.
Le ministère français de la Santé est resté discret sur ce dossier, la défense de la santé publique étant assumée par le ministère de l'Agriculture. Est-ce bien logique?
Le ministre de l'Agriculture est, dans cette affaire, le porte-parole du gouvernement. C'est l'habitude: les problèmes de sécurité alimentaire sont portés, au niveau européen, par les ministres de l'Agriculture. Cependant, en France, le ministère de la Santé a été associé à toutes les discussions interministérielles sur la levée de l'embargo. Et, pour bien montrer que les préoccupations de la France étaient des préoccupations de santé publique, Lionel Jospin a souhait