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Libération
Interview

La secrétaire d'Etat à la Santé défend l'embargo sur le boeuf britannique: «On ne saura que dans vingt ans».

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publié le 19 novembre 1999 à 1h39

L'Allemagne a pris hier la relève de la France dans l'opposition à

la levée de l'embargo sur le boeuf britannique. Alors que le ministère français de l'Agriculture s'apprête à recevoir le protocole d'accord proposé par la Commission ­ protocole qui sera ensuite soumis pour avis à l'Agence de sécurité des aliments (Afssa) ­, la ministre allemande de la Santé, Andrea Fischer, a manifesté avec une fermeté sans précédent l'opposition de Berlin à une levée de l'embargo. «Nous sommes décidés à faire en sorte que le consommateur sache, dans les commerces, s'il achète du boeuf britannique ou des dérivés», a-t-elle déclaré à Bruxelles. Une fois n'est pas coutume, la vache folle ­ chasse gardée des responsables de l'agriculture ­ était au menu de la réunion des ministres de la Santé des Quinze. Entretien avec Dominique Gillot, secrétaire d'Etat à la Santé.

Le ministère français de la Santé est resté discret sur ce dossier, la défense de la santé publique étant assumée par le ministère de l'Agriculture. Est-ce bien logique?

Le ministre de l'Agriculture est, dans cette affaire, le porte-parole du gouvernement. C'est l'habitude: les problèmes de sécurité alimentaire sont portés, au niveau européen, par les ministres de l'Agriculture. Cependant, en France, le ministère de la Santé a été associé à toutes les discussions interministérielles sur la levée de l'embargo. Et, pour bien montrer que les préoccupations de la France étaient des préoccupations de santé publique, Lionel Jospin a souhait