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Libération

Strasbourg pour une «réforme profonde» de l'Union. La résolution de l'Europarlement contraste avec l'immobilisme des gouvernements.

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publié le 19 novembre 1999 à 1h39

Strasbourg, envoyé spécial.

C'est à partir de janvier 2000 que les Quinze vont essayer, une nouvelle fois, de réformer la mécanique institutionnelle communautaire. A priori stérile, l'exercice est pourtant fondamental, l'Union européenne pouvant difficilement continuer à fonctionner à une trentaine de pays dans un cadre prévu à l'origine pour six. Or, à quelques semaines de ce rendez-vous déterminant, aucun gouvernement n'a encore fait savoir ce qu'il attend de la Conférence intergouvernementale (CIG), dont la conclusion est prévue pour décembre 2000, sous présidence française. Le silence assourdissant observé par la France et l'Allemagne ­ qui forment le moteur de l'Union ­ est sans doute le plus préoccupant: si le traité d'Amsterdam, conclu en juin 1997, a été un échec, c'est parce que ces deux pays ont été incapables d'accorder leurs violons sur les institutions" Quasi-unanimité. Le contraste avec le Parlement européen et la Commission de Bruxelles est saisissant. Cette dernière a déjà fait connaître ses voeux (Libération du 11 novembre): elle souhaite une CIG très large, afin de remettre à plat l'ensemble des mécanismes institutionnels. L'Europarlement, par 273 voix contre 85 et 41 abstentions, a adopté, hier, une résolution demandant aux quinze gouvernements de procéder à une «réforme profonde» de l'Union. Strasbourg estime que «le renvoi d'une telle réforme globale après l'élargissement ne pourrait que la rendre plus difficile et aléatoire». Seuls les souverainistes on