Moscou, de notre correspondante.
Après son bras de fer avec les Occidentaux sur la Tchétchénie, Moscou semblait hier franchement soulagée de l'issue du sommet d'Istanbul. Estimant n'avoir rien cédé sur le fond, les dirigeants criaient victoire. La presse, plus mesurée, concluait à un match nul avec toutefois un avantage pour la Russie.
Moscou «n'a pas besoin d'une médiation» de l'OSCE en Tchétchénie, a clamé le ministre de l'Intérieur, ajoutant qu'il n'y aurait pas «de retrait» militaire. De son côté, le chef de la diplomatie, Igor Ivanov, assurait que son pays n'avait rien lâché, réitérant le leitmotiv officiel: ce conflit est «une affaire intérieure» qui ne supporte aucune ingérence étrangère.
Pour les dirigeants russes, l'essentiel a été sauvé. Ils ont dû essuyer les critiques ouvertes des Occidentaux. Mais ces derniers n'ont pu les contraindre à des révisions déchirantes. Nulle part dans les accords il n'est fait état de l'arrêt des bombardements, encore moins d'un quelconque ultimatum. On y prône une «solution politique». Mais le très agressif Premier ministre, Vladimir Poutine, répète à l'envie qu'une issue politique est incontournable, «une fois tous les bandits exterminés».
Moscou va naturellement tenter d'interpréter les documents à son avantage. Les Occidentaux ont condamné le terrorisme, or Moscou désigne justement sous le terme de «lutte antiterroriste» la guerre à outrance qu'elle mène en Tchétchénie. L'OSCE «pourrait contribuer» à résoudre la crise et son présid