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Libération
Interview

Nicolas Sarkis, expert pétrolier, analyse le projet d'oléoduc caucasien: La «victoire» pétrolière de Clinton.

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publié le 20 novembre 1999 à 1h39

Nicolas Sarkis, directeur de la revue Pétrole et gaz arabe, analyse

l'accord signé jeudi à Istanbul par la Turquie, l'Azerbaïdjan et la Georgie (en présence du président américain Bill Clinton), sur la construction d'un oléoduc stratégique pour acheminer le pétrole de la mer Caspienne via la Turquie, au détriment de la Russie et de l'Iran. Un projet qui avait été soutenu à bout de bras par les Etats-Unis. Le choix de la Turquie marque-t-il une importante victoire politique des Américains dans la région? C'est évident. Mais, attention, c'est surtout une victoire de l'administration Clinton qui a fait des pressions énormes sur l'Azerbaïdjan et sur le consortium qui exploite le pétrole dans cette zone (AIOC, dirigé par le groupe anglo-américain BP Amoco) pour imposer ce tracé. Le but était d'éviter un acheminement du pétrole à travers la Russie et la Tchétchénie, et pire encore aux yeux des Américains, par l'Iran. L'Iran proposait que le pétrole d'Asie centrale soit livré dans le nord de son territoire et que lui-même se charge des livraisons. Ce qui était inacceptable pour l'administration Clinton qui a l'Iran dans son collimateur. Mais d'autres, aux Etats-Unis, n'avaient pas forcément la même opinion. BP Amoco, par exemple, a beaucoup traîné les pieds pour accepter le tracé turc. Le pétrolier, et d'autres investisseurs américains avec lui, se disaient que les sanctions américaines pesant aujourd'hui sur l'Iran ne dureraient probablement pas. Et qu'il n'avait peut-être pas in