L'événement s'est produit avec cinquante et un jours de retard sur
le calendrier idéal, mais au moins il est réussi. Les autorités chinoises ont finalement envoyé samedi dans l'espace la capsule inhabitée qu'elles auraient rêvé de pouvoir lancer le 1er octobre, jour du cinquantenaire de la République populaire de Chine, et l'ont récupérée sans heurts dimanche, après vingt et une heure de suspens. Effectué du pas de tir de Jiuquan, dans le nord-ouest du pays, par une nouvelle version de la fusée «Longue Marche» (la LM-2F), ce lancement devrait être suivi par plusieurs autres avant que Pékin n'envoie un homme dans l'espace, a indiqué l'agence Chine Nouvelle.
Club des grands. Cette opération, que les Chinois préparaient d'arrache-pied depuis plusieurs mois et dans le plus grand secret, est très symbolique. A l'heure où la Chine s'ouvre au monde, affichant sa volonté de modernité et de puissance, il était impératif pour elle de franchir le siècle en montrant qu'elle pouvait faire aussi bien, dans ce domaine éminemment stratégique, que l'ex-URSS et les Etats-Unis. Tant pis si ces deux-là ont déjà quarante ans d'avance sur elle, tant pis si l'état de la technologie chinoise ne permet pas encore d'envoyer un homme dans l'espace, l'essentiel pour la Chine est de montrer qu'elle est capable d'y parvenir, et ainsi de faire bien mieux que l'Europe. Une semaine après la conclusion d'un accord qui lui permet de rentrer dans le grand club des commerçants de la planète (l'OMC), la Chine pénè