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Libération

Un post-apartheid encore plus gay.La première Miss homosexuelle a été élue en Afrique du Sud.

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publié le 22 novembre 1999 à 1h37

Le Cap de notre correspondante

Les pères fondateurs de Nelspruit ont dû se retourner dans leur tombe: samedi, un spectacle inhabituel se déroulait en effet au coeur de cette petite ville agricole sud-africaine, encore marquée par l'esprit boers de l'apartheid, dans le nord du Transvaal. Venus de tout le pays, dragqueens et travestis s'y sont donné rendez-vous ce week-end pour élire la première Miss Gay de l'histoire sud-africaine. Fausses poitrines et tenues suggestives se côtoyaient ainsi sous les jacarandas d'un centre-ville généralement assoupi.

«Tourisme rose». Quelques bonnes âmes se sont certes émues de l'organisation de la manifestation. Mais en dépit des menaces d'un groupe religieux conservateur, le concours s'est déroulé comme prévu. En Afrique du Sud, il est vrai, les militants de la cause homosexuelle n'en sont plus à leur premier coup d'éclat. Tous les ans, la Gay Pride de Johannesburg rassemble plus de 10 000 personnes, et la ville du Cap est devenue en l'espace de quelques années un haut lieu du «tourisme rose».

Libération sexuelle. Une évolution étonnante au regard d'un passé récent où puritanisme et bigoterie faisaient bon ménage avec la ségrégation raciale. Sous l'apartheid, l'homosexualité était en effet passible de prison. Les changements politiques ont donc été aussi l'occasion d'une libération sexuelle. «Avant même le changement de régime, nous avions pris contact avec Mandela et son parti pour les sensibiliser à nos problèmes», rappelle Wilhelm Snyman, mi