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Libération

EgyptAir: le Caire pèse sur l'enquête. Moubarak serait intervenu pour écarter le FBI.

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publié le 23 novembre 1999 à 1h35

L'enquête sur la catastrophe du Boeing 767 d'EgyptAir ­ qui a fait

217 morts le 31 octobre ­ a pris hier une tournure plus politique. Au Caire, le ministre des Transports, Ibrahim Dumeiri, a annoncé que le président Hosni Moubarak était intervenu auprès de Bill Clinton afin d'empêcher que le FBI ne soit saisi de l'enquête. S'il est avéré que l'avion s'est écrasé à la suite d'un acte délibéré, les policiers fédéraux seront chargés de l'affaire. Or les autorités égyptiennes refusent la thèse du suicide du copilote, qui suscite un tollé dans leur pays.

La Maison Blanche a aussitôt démenti les propos du responsable égyptien. «Il n'y a pas eu d'entretien téléphonique, d'échange de lettres ou de messages» entre Moubarak et Clinton, a déclaré le porte-parole de la présidence, Joe Lockhart. Toutefois, des sources officielles américaines ont reconnu que l'Egypte était intervenue à d'autres niveaux pour que l'enquête reste aux mains du Bureau national de la sécurité des transports (NTSB).

Le ministre égyptien des Transports a également affirmé qu'«il y a eu d'intenses pressions [américaines] pour modifier le cours de l'enquête sur la chute de l'avion égyptien», et accusé Boeing d'avoir «essayé de défendre sa production et de s'innocenter», en faisant porter la responsabilité de la catastrophe sur le comportement suicidaire du copilote, Gamil el-Battouti.

La thèse du suicide reste pourtant sérieusement envisagée par les responsables américains. Jim Hall, président du Bureau national de la