Madrid, de notre correspondant.
Le sort des immigrés en Espagne sème la discorde. Et oblige le gouvernement de José Maria Aznar (Parti populaire, centre droit) à agir au plus pressé pour trouver une issue politique à un malaise qui divise ses propres troupes et provoque une levée de boucliers des partis d'opposition et de nombreuses forces sociales du pays. Au coeur de la controverse: la «ley de extranjeria», une nouvelle loi sur l'immigration qui prétend réformer une loi antérieure, de 1985, considérée comme «désuète», car liée à une époque où l'Espagne était surtout un pays de «transit».
Mêmes droits. La nouvelle loi, en revanche, des plus libérales, favorise le nouvel arrivant: elle confère à l'immigré les mêmes droits élémentaires qu'au citoyen espagnol (éducation, assistance sanitaire, prestations sociales, assistance juridique gratuite") et régularise de fait tous ceux qui peuvent justifier de deux ans de résidence dans le pays, ou qui sont arrivés sur le sol espagnol avant le 1er juin 1999.
Coup de théâtre. Dans un premier temps, l'entrée en vigueur de la loi permettrait de légaliser la situation de quelque 100 000 immigrés en situation irrégulière. Tout le monde pensait que cette loi, peaufinée par d'innombrables modifications depuis dix-huit mois, devait être approuvée avant la fin de l'année. Coup de théâtre: alors qu'elle bénéficiait d'un large consensus politique, le gouvernement d'Aznar vient tout juste de faire volte-face. «Il est urgent d'attendre», disent en sub