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Libération

Police académie au Kosovo. La première promotion multiethnique de policiers se forme à Vucitrn.

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publié le 23 novembre 1999 à 1h36

Vucitrn, envoyée spéciale.

Tous deux sont d'anciens policiers: Gjevedet Greguri, l'Albanais, et Stanisa Asanin, le Serbe. Et tous deux fréquentent aujourd'hui les mêmes bancs, ceux de l'école de police de Vucitrn (Vushtri), le même établissement qui fit d'eux des agents des forces de l'ordre dans les années 80. La similitude s'arrête là. Gjedevet a été mis à pied en 1990, après la suppression de l'autonomie du Kosovo, quand la police a été purgée des Albanais refusant de faire allégeance à la Serbie. Il a ensuite rejoint l'UCK, et sa police. Stanisa, lui, a démissionné en 1995 après un conflit avec ses supérieurs, et s'est recyclé dans une loterie. L'internat qui les accueille a lui aussi changé de nature. Il est aujourd'hui administré par la communauté internationale, plus exactement par l'Osce (Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe). Ses instructeurs venus du monde entier préparent les premières promotions de policiers du nouveau Kosovo «multiethnique et démocratique» que les Nations unies sont chargées de forger dans l'ancienne province serbe. Ils formeront au total 3 000 étudiants.

Meurtres. L'école de police est aujourd'hui l'unique institution multiethnique au Kosovo. La direction de l'école a fait de remarquables efforts pour qu'il en soit ainsi. Aux côtés de 160 Albanais (dont 36 femmes), on trouve dans la première promotion 7 Serbes (dont trois femmes), trois musulmans, trois Turcs et trois Tsiganes. Dans ce Kosovo en ruine, où les emplois sont r