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Libération

Indonésie: Wahid recule sur Aceh. Le Président renonce à un référendum d'autodétermination.

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publié le 24 novembre 1999 à 1h35

Le nouveau président indonésien Abdurrahman Wahid a fait marche

arrière. Celui-ci, qui s'était prononcé peu après son élection (20 octobre) pour un référendum d'autodétermination dans la province sécessionniste d'Aceh, sur le modèle de celui qui a eu lieu en août dernier au Timor oriental, a affirmé hier que «le référendum portera sur l'application de la charia par les musulmans et non sur l'indépendance». Il a fait cette déclaration à la télévision qatariote al-Jazira. Wahid, qui avait jusqu'alors omis de préciser si les 4,5 millions d'Acehnais se verraient soumettre une proposition d'autonomie ou d'indépendance, a fini par écarter cette dernière solution en expliquant que «tous les pays, dont les Etats-Unis, tiennent à la souveraineté de l'Indonésie sur toutes ses régions».

C'est toutefois à l'intérieur du pays que le Président a dû affronter une véritable levée de boucliers. S'il a balayé d'un revers de manche l'opposition du Parlement, en le comparant à un «jardin d'enfants», il n'a pu faire de même vis-à-vis des membres de son propre gouvernement et surtout des militaires. Véritable arbitre du pouvoir, l'armée, garante selon la Constitution de l'«unité» de la nation, voit dans une sécession d'Aceh le signe précurseur d'un éclatement du pays. Les menaces de putsch s'étaient faites ces derniers jours de plus en plus précises. «Si les dirigeants civils ne sont pas capables d'établir une vie politique saine et indépendante, alors nous retournerons tôt ou tard vers une situat