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Libération

L'assassinat d'Hachani réveille la peur en Algérie. 2 à 3000 personnes ont enterré hier le leader islamiste.

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publié le 24 novembre 1999 à 1h35

Deux mille à trois mille personnes ont enterré, hier à Alger,

Abdelkader Hachani, un des trois principaux dirigeants du FIS, exécuté la veille dans un attentat soigneusement préparé. «Ce sont les courageux, estime un membre du FIS. Les autres n'osent pas venir.» Quelques milliers d'hommes autour d'un cercueil, c'est en effet beaucoup et peu dans l'atmosphère qui règne depuis deux jours dans la capitale où se lisent dans les rues des signes de ce que les quartiers populaires connaissent trop bien. A Leveilley ou à la Casbah, certains témoignages racontent des ratissages policiers: «Ils ont envahi nos quartiers et tiré en l'air, comme un avertissement.»

Clivages. Dans le cortège funèbre, surtout composé de militants islamistes, on scande «Allah o'Akbar». Les trois frères du défunt sont là. Au cimetière El-Kettar, sur les hauteurs d'Alger, entouré d'un dispositif policier impressionnant, la cérémonie dure une heure à peine. L'oraison, prononcée par un des chefs du FIS, Ali Djeddi, évoque «un homme de sagesse, de vérité, de paix» et affirme que «le peuple demande la vérité à l'Etat». Le moins possible de politique, en paroles en tout cas. Mais entre les personnalités qui se sont déplacées et celles qu'on n'a pas vues, se lisent les clivages de l'Algérie. Présents: maîtres Ali Yahia et Bouchaichi, avocats connus pour leur engagement en faveur des droits de l'homme, Abdallah Djaballah, chef d'un parti islamiste «légal», l'ancien Premier ministre Mouloud Hamrouche, Taleb Ibrahimi, e