Jérusalem, de notre correspondant.
Le ton ne cesse de monter entre le Vatican et l'Etat hébreu. Le ministre israélien des Affaires étrangères, David Lévy, a répondu hier très sèchement aux attaques lancées par le Saint-Siège. Accuser son gouvernement de créer des tensions entre musulmans et chrétiens «est tout simplement contraire à la vérité», a-t-il déclaré à la radio nationale. «A la différence de tout ce qui a été fait par le passé sur cette terre, nous garantissons la liberté des cultes et nous (montrons) un intérêt sans précédent pour tous les croyants.»
La veille, le porte-parole de Jean Paul II, Joaquin Navarro-Valles, avait condamné la pose le jour même de la première pierre d'une mosquée devant la basilique de l'Annonciation à Nazareth. Selon lui, le permis de construire délivré par le cabinet israélien «semble jeter les bases de conflits et de tensions futurs entre les deux communautés». Israël, avait-il dit, porte «une lourde responsabilité» en introduisant un ferment de discorde dans l'un des principaux sites du christianisme.
Les islamistes revendiquaient depuis deux ans un lieu situé à proximité de la grotte où, selon la tradition, l'ange Gabriel annonça la naissance du Christ à Marie. Ils s'opposaient au maire communiste, mais également chrétien, de Nazareth, Ramez Jeraisi, qui prévoyait d'aménager au même endroit un vaste rond-point. Le conflit a même tourné à l'affrontement entre les deux communautés lors des dernières cérémonies de Pâques. David Lévy affirme