Berlin, de notre correspondante.
Au troisième rappel du Pape, les brebis allemandes ont fini par se coucher: la conférence épiscopale de l'Eglise catholique allemande a annoncé mardi que ses centres de planning familial cesseraient d'émettre les certificats nécessaires en Allemagne avant tout avortement. Après trois lettres signées par Jean Paul II depuis 1995, et d'innombrables va-et-vient de cardinaux entre l'Allemagne et le Vatican, Karl Lehmann, le plutôt libéral président de la Conférence épiscopale allemande, a reconnu sa défaite: «Nous avons résisté aussi longtemps que possible, mais nous avons perdu.»
Champ de ruines. Pour Jean Paul II, le croisé anti-IVG, ces certificats de consultation d'un centre de planning familial, obligatoires pour avorter en Allemagne, étaient d'intolérables chiffons rouges: la trace écrite que l'Eglise autorisait la mort. Le pape a fini par s'imposer, au risque de payer sa victoire d'un champ de ruines pour son Eglise allemande. Ces trois dernières années, le conflit a dressé les évêques allemands les uns contre les autres, avec une violence qui n'avait souvent plus rien de fraternel. La presse allemande a ainsi rapporté une altercation entre l'ultraréactionnaire évêque de Fulda Johannes Dyba et celui de Hildesheim, Josef Homeyer, si virulente que le cardinal Ratzinger dû les séparer. Au moins trois évêques ont d'ailleurs laissé entendre qu'ils ont l'intention de continuer dans leurs diocèses les consultations de planning familial, envers et c