Londres, de notre correspondant.
Lionel Jospin, Tony Blair et Jacques Chirac parleront de guerre aujourd'hui à Londres, mais ce ne sera pas de celle du boeuf. Le conflit de la vache folle est en passe d'être résolu (lire ci-dessous ) et, en signe d'apaisement, le Premier ministre britannique ne servira pas à l'occasion de ce sommet de roast beef à ses hôtes. «Cela aurait été de la provocation, il devrait y avoir du faisan», confiait un proche de Blair au courant de la diplomatie de ces déjeuners officiels. La vache folle évacuée, Britanniques et Français pourront parler de guerres plus sérieuses et notamment de défense européenne. Depuis le coup de théâtre de Saint-Malo, siège du dernier sommet, lorsque Tony Blair proposa aux Français une initiative de défense européenne, en dehors des schémas et structure de l'Otan, ce dossier éperonné par la guerre du Kosovo et la démonstration in vivo des faiblesses européennes a beaucoup avancé. «Blair est très sérieux, il veut aller de l'avant, il veut aller vite», confiait ainsi un négociateur français, encore un peu surpris de la démarche britannique. Il y a un an, Blair, que l'on avait trop vite catalogué comme l'«Anglais habituel, atlantiste tendance caniche», avait surpris. Ce n'était pas de Londres que l'on escomptait cet affranchissement des Américains et de l'Otan. Mais, pour les proches du Premier ministre, sa démarche n'a rien de contradictoire avec les engagements atlantiques de la Grande-Bretagne. Blair a ainsi tout fait p