La Chambre des représentants belge devait adopter hier la loi de
régularisation d'environ 20 000 immigrés clandestins en Belgique. Les candidats auront trois semaines pour présenter leur dossier.
Bruxelles, envoyée spéciale.
Dans la glaciale église du Béguinage à Bruxelles, où se sont réfugiés une quarantaine de sans-papiers, la loi soulève autant d'attentes que d'angoisses: «Sur les 40 qui sont ici, seuls 9 ou 10 ont un espoir de se faire régulariser. Moi, je ne pense pas que j'aurai cette chance. Je suis ici depuis six ans, mais je ne peux pas apporter les preuves de mon séjour», raconte Nassir, jeune Marocain de 24 ans. Le Congolais Cervan est plus optimiste: «J'ai la maladie de Crohn, une inflammation intestinale qui m'oblige à être médicalisé. J'ai des preuves de Médecins sans frontières, alors, bien sûr que je serai régularisé.» Pour preuve, il soulève sa veste et montre une énorme cicatrice.
Catégories «acceptables». La nouvelle loi stipule une opération de régularisation pour quatre catégories: d'abord, celle des demandeurs d'asile qui ont entamé une procédure il y a au moins quatre ans pour les célibataires et trois ans pour les familles. L'Etat belge reconnaît la faute des autorités: «Trois ou quatre ans excèdent la durée normale d'une procédure d'examen.» La deuxième concerne les personnes qu'il est impossible d'expulser, les apatrides et ceux dont leur pays d'origine ne veut pas. La troisième catégorie est celle des malades, «à ce point malades qu'il ne peut être rai