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Libération

«Moteur franco-britannique» pour la défense européenne. Blair et Chirac n'entendent pas saborder l'Otan.

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publié le 26 novembre 1999 à 1h32

Londres, de notre correspondant.

Au côté de l'axe franco-allemand, l'Europe roule avec un deuxième «moteur franco-britannique pour la défense», a conclu hier Jacques Chirac à l'issue du sommet de Londres, en compagnie de Lionel Jospin et de Tony Blair. Britanniques et Français, après une journée de discussions, sont convenus dans un communiqué commun que l'Union européenne devait se donner «la capacité autonome de lancer et de conduire des opérations militaires là où l'Alliance en tant que telle n'est pas engagée».

Ce projet, né lors du dernier sommet à Saint-Malo, à l'initiative du Premier ministre britannique, a beaucoup mûri en un an au vu des insuffisances de la défense européenne lors de la crise du Kosovo. Hier, les chefs d'Etat et de gouvernement français et britannique ont invité les autres Etats membres à rejoindre leur initiative, qui sera discutée tout d'abord au sommet franco-allemand, la semaine prochaine à Paris, puis à Helsinki au niveau de l'UE. L'idée des Français et des Britanniques est de pouvoir déployer en moins de deux mois un corps d'armée, soit environ 50 000 à 60 000 hommes, sur le théâtre européen sans participation de troupes américaines. La France et le Royaume-Uni, habitués à travailler ensemble dans les Balkans, fourniront l'essentiel de cette force d'intervention, mais d'autres pays pourraient rejoindre ce bras armé européen, qui n'aura toutefois pas de caractère permanent. Il sera ainsi commandé par les états-majors français et britannique en co