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Libération

Ocalan: peine de mort confirmée en Turquie. Le sort du chef kurde lié aux ambitions européennes d'Ankara.

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publié le 26 novembre 1999 à 1h32

Istanbul, envoyé spécial.

La confirmation hier de la condamnation à mort du chef rebelle kurde, Abdullah Öcalan, embarrasse Ankara, alors que les Quinze doivent décider, le 10 décembre à Helsinki, de la prise en considération de la candidature de la Turquie à l'Union européenne. La Cour de cassation d'Ankara a en effet jugé «conforme» le verdict prononcé le 29 juin dans l'île-prison d'Imrali. Malgré ses appels à déposer les armes et sa contrition, le leader du PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan) avait été condamné à la peine capitale pour «trahison» et «séparatisme», reconnu coupable par les trois juges de la Cour de sûreté de l'Etat pour les agissements de son parti.

La décision de la cour était prévue: elle ne juge pas sur le fond, et le déroulement du premier procès avait été jugé irréprochable par rapport à la législation par la plupart des observateurs internationaux. Quelques familles de victimes du PKK venus assister aux conclusions de la Cour de cassation ont accueilli le verdict avec des cris de joie, mais il n'y a pas eu, comme en juin, les mouvements d'enthousiasme vengeur. Les réactions kurdes ont été tout aussi mesurées. Les uns comme les autres savent que le sort d'Öcalan ne dépend plus de la justice mais de choix politiques. Bon nombre d'éditorialistes soulignent l'effet dévastateur de la pendaison d'Öcalan, qui le transformerait en martyr.

«Toute la classe politique reconnaît que ce serait une catastrophe, mais à cause de la pression de l'opinion publique