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Libération

Percée islamiste antichinoise en Malaisie. Mais la coalition au pouvoir devrait garder la main.

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publié le 27 novembre 1999 à 1h32

Kupang Basu, envoyé spécial.

Pour la septième journée consécutive, Subky Latif, 59 ans, accompagné d'une dizaine de membres du Parti islamique panmalaisien (PAS), brandissant leur drapeau vert orné d'une pleine lune, fait la tournée des villages de la province de Kedah, dans le nord de la Malaisie. Appuyé sur une canne, ce vétéran du PAS discute le coup avec les épiciers chinois et serre des mains à la volée dans les gargotes. «Pour atteindre la Lune, n'utilisez pas d'autres véhicules que la fusée», lance-t-il en riant à un Chinois torse nu sur le pas de sa porte (la fusée est le symbole du Parti d'action démocratique, un parti dominé par les Chinois, allié au Parti islamique dans le cadre du Front alternatif, la coalition d'opposition). Subky Latif se présente comme candidat unique du Front alternatif dans ce district de Kupang Basu contre le Premier ministre Mahathir Mohammad, candidat du Front national, la coalition au pouvoir depuis l'indépendance en 1957. Avec son air rassurant et ses blagues à l'emporte-pièce, cet ancien éditorialiste de la presse islamique peut faire figure de poids léger face au formidable politicien que reste Mahathir, mais il n'en reste pas moins confiant. «Nous avons de bonnes chances si le combat est propre», indique-t-il.

Changement. La ligne de front est ici, au coeur du pays rural. Le scrutin parlementaire de lundi va se jouer en grande partie dans les quatre Etats du nord ­ Kedah, Perlis, Kelantan et Terengganu ­ où se concentre l'essentiel d