Menu
Libération

Campagne hargneuse en Malaisie. Le Premier ministre Mahathir compte garder deux tiers des sièges.

Article réservé aux abonnés
publié le 29 novembre 1999 à 1h28

Kuala Lumpur envoyé spécial

Pour Mahathir Mohamad, Premier ministre malaisien depuis dix-huit ans, les élections parlementaires et locales qui se déroulent aujourd'hui en Malaisie auraient dû être une promenade de santé. Son principal rival politique, l'ex-vice-Premier ministre Anwar Ibrahim, a été condamné à six ans de prison l'an passé. Les chiffres opportunément publiés par la Banque centrale quelques jours avant le scrutin indiquent que l'économie de ce pays de 22 millions d'habitants est sortie de la récession, affichant une belle croissance de 8,1% pour le troisième trimestre.

Soutien. La quasi-totalité des associations malaises, chinoises et indiennes de cette fédération multiethnique a confirmé son soutien indéfectible à ce médecin qui, à 73 ans, a la vitalité d'un quinquagénaire. Beaucoup d'analystes assurent que le Front national, la coalition de partis qu'il dirige, a toutes les chances de conserver les deux tiers des sièges au Parlement.

Mais, étrangement, Mahathir a mené une campagne plus qu'agressive contre une opposition hétérogène qui rassemble tant bien que mal Chinois socialistes, musulmans fondamentalistes et intellectuels réformistes. «C'est la plus sale élection qui s'est jamais tenue», déclare Chandra Muzaffar, un ex-professeur de sciences politiques devenu l'un des cadres du front d'opposition. Tous les journaux nationaux ont publié quotidiennement des pages de publicité pour soutenir la coalition au pouvoir alors que l'opposition s'est vu refuser l'accè