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Libération

Iran: prison pour Nouri. Deux proches du président Khatami condamnés à cinq ans et trois ans ferme.

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publié le 29 novembre 1999 à 1h31

La campagne électorale, en prévision des législatives de février,

promet d'être électrique. On le voit à la façon dont la faction conservatrice, qui contrôle la justice, s'est débarrassée samedi de deux proches du président Khatami. Abdallah Nouri et Machallah Chamsolvaezine, deux des personnalités les plus libérales du régime, ont été condamnés à cinq ans et trois ans de prison ferme. Ancien ministre de l'Intérieur, déjà contraint à la démission par les députés conservateurs, le premier était accusé d'avoir «offensé» l'islam. En sa qualité d'hodjatoleslam (rang intermédiaire dans le clergé chiite), il a été jugé par le Tribunal religieux spécial, une juridiction qu'il récusait du fait qu'il répondait à des accusations portées contre le quotidien Khordad dont il est directeur. Lors de son procès, début novembre, il avait tourné le dos à ses juges et plaidé pour la liberté d'expression et l'égalité clercs-laïcs devant la justice. Quant à Chamsolvaezine, rédacteur en chef du quotidien Nechat, interdit de publication pour avoir mis en cause la loi du talion et la peine de mort, il a été condamné à trois ans de prison ferme par le Tribunal de la presse. Lui a le droit de faire appel.

Pour les réformateurs, le coup est sévère. En raison de sa popularité et de ses connaissances en politique intérieure, les khatamistes avaient choisi Nouri pour conduire leur liste à Téhéran. «Cela fait un siècle, sous différents régimes, que nous luttons en Iran pour la liberté d'expression et de l