Au moins 100 morts dans les émeutes interethniques.

Au moins une centaine de personnes auraient péri au cours des émeutes interethniques qui ont ensanglanté Lagos, l'ancienne capitale nigériane, les 25 et 26 novembre. Le journaliste de l'AFP a vu des dizaines de cadavres, les uns calcinés, les autres tailladés à coups de machette, et les dirigeants yorubas et haoussas qui coopéraient avec la police déclaraient hier continuer à retrouver des cadavres. Des tombes ont été fraîchement creusées et des dizaines de dépouilles rassemblées par les Yorubas, ethnie dominante dans le sud-ouest du Nigeria, et les Haoussas, majoritaires dans le nord du pays. Officiellement, le bilan s'élevait à «près de 30 morts» jeudi, selon le chef de la police de l'Etat de Lagos. Mais un haut responsable policier, s'exprimant sous couvert de l'anonymat, a reconnu hier que le décompte final avoisinait probablement la centaine de morts.

Des affrontements avaient éclaté, le 25 novembre au matin, entre marchands yorubas et haoussas pour le contrôle de Mile 12, un marché aux aliments bien approvisionné de Ketu, une banlieue peuplée du nord de Lagos. Hier, des centaines de personnes terrifiées tentaient de grimper dans des bus et des camions pour quitter la ville et gagner le nord du Nigeria. La police tentait de les en dissuader, car on craint désormais que les Haoussas qui ont fui vers leur capitale régionale, Kano, ne cherchent à venger les leurs en s'attaquant aux Yorubas installés dans la région, comme c