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Libération

Une femme chasse l'autre à la tête de la Nouvelle-Zélande. La travailliste Helen Clark a battu sa rivale Jenny Shipley.

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publié le 29 novembre 1999 à 1h30

Auckland envoyée spéciale

Avant même de connaître l'ampleur de sa défaite, Jenny a téléphoné à Helen pour lui confirmer qu'elle venait de remporter les élections. Et, sans aucun doute, Helen Clark a dû remercier Jenny Shipley pour son coup de fil. Samedi dernier, la Nouvelle-Zélande a renoncé au Parti national pour retrouver, après neuf ans d'absence, le Parti travailliste, mais elle a conservé une femme comme Premier ministre.

Car ce petit pays ­ moins de 4 millions d'habitants ­ a les idées larges. Il fut le premier, en 1893, à accorder le droit de vote aux femmes qui, aujourd'hui, représentent environ 30% des membres du Parlement. Les élues travaillistes comptent parmi elles une Maori, ancien prostitué et transsexuel, dont la biographie n'a en rien perturbé les électeurs.

Féministe. Pourtant Helen Clark a dû affronter bien des sarcasmes, au sein même de son parti, avant d'en devenir le leader. A Helen, on reprochait d'exister sans l'appui de son mari, de ne pas avoir voulu d'enfants et d'afficher une coupe de cheveux plus pratique que seyante. On l'acceptait femme et féministe, à condition qu'elle soit également féminine. Alors, cette Jeanne d'Arc de la politique néo-zélandaise a dû enfiler des tailleurs sur son armure.

Mais ce n'est pas pour ses jupons que les électeurs ont choisi Helen. Dans un récent sondage, 46% des personnes interrogées estimaient qu'elle était tout simplement plus honnête que la plupart des hommes et des femmes politiques. Un compliment qui a fait la