Abidjan, envoyé spécial.
Les partisans de l'ex-Premier ministre Alassane Ouattara, candidat déclaré à la présidentielle d'octobre 2000 contre le président Henri Konan Bédié, qui ne cesse de lui tailler des croupières, vont-ils descendre dans la rue? Après des «manifestations éclatées» qui sont restées confidentielles, le parti de Ouattara et le syndicat des enseignants du secondaire ont appelé pour aujourd'hui à une «grande marche nationale» dans les principales villes. De son côté, avant de quitter le pays pour assister à une conférence des Nations unies à Vienne, le président Bédié a interdit toute manifestation publique, sous prétexte de vandalisme politique. Le 27 octobre, la dernière marche du Rassemblement des républicains (RDR) s'était soldée par près de 10 millions de francs de dégâts. Au nom de la loi «anticasseurs», qui rend pénalement responsables les organisateurs de manifestations pour tout dérapage, seize dirigeants du RDR ont été condamnés à des peines de prison ferme. Depuis, le piège est en place: après l'état-major, la direction par intérim du RDR risque de se retrouver derrière les barreaux pour peu qu'il y ait, aujourd'hui, le moindre incident" «Nous allons marcher et mourir pour la liberté face à la répression programmée», affirmait hier un communiqué du «Forum», le regroupement du RDR et de ses alliés. Le journal le plus proche de la présidence, Le National, promettait pour sa part, à la une, «une riposte à la mesure de l'assaut». Hier, la tension était