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Libération

Au Japon, la secte Aum acculée au mea-culpa. L'hostilité à son égard grandit depuis l'attentat de Tokyo.

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publié le 2 décembre 1999 à 2h11

Tokyo, de notre correspondante.

Aum se repend, mais pas son gourou. Pour la première fois depuis l'attentat au gaz sarin dans le métro de Tokyo, en mars 1995, la secte Aum Shinrikyo a admis officiellement sa responsabilité dans le drame qui a fait 12 morts et causé un profond traumatisme dans le pays. Dans un communiqué à la presse, l'organisation religieuse a présenté hier ses excuses «pour les différents crimes» qui lui sont associés. Un geste que les victimes et leurs familles n'attendaient plus. Mais le communiqué ne mentionne nulle part la responsabilité du gourou Shoko Asahara et de ses lieutenants, actuellement sous les verrous. «La secte n'a pas changé. Elle n'admet toujours pas l'implication de son leader», a commenté le ministre de la Justice.

Indemnisation. «A la lumière des procès en cours concernant une série de cas impliquant Aum Shinrikyo, nous ne pouvons nier que certains responsables de l'époque ont été impliqués dans ces incidents», a admis Tatsuko Muraoka, la représentante de la secte. «Les faits révélés durant les procès sont extrêmement regrettables. Nous souhaitons du fond du coeur présenter nos excuses aux victimes et à leurs familles.»

Ces excuses tardives sont accompagnées d'une vague offre d'indemnisation des victimes. Mais la secte, qui n'a jamais été officiellement interdite et dispose toujours de nombreux actifs, n'a fourni aucun montant. La police soupçonne aussi l'organisation religieuse d'être en train de vendre une partie de son patrimoine, non