Stockholm, de notre correspondant.
A 23 h 45, mardi soir, le compteur de Barsebäck 1 a affiché trois zéros. Le réacteur nucléaire ne produisait plus d'énergie. «Slut». Terminé. Définitivement. La Suède a mis le pied dans l'ère post-atomique. Depuis vingt ans, le débat faisait rage. En 1980, les Suédois avaient décidé par référendum de se doter de douze réacteurs nucléaires (six étaient alors déjà en activité) pour une période limitée. Peu après, le parlement avait décidé que 2010 serait la date butoir pour le démantèlement des centrales.
Accord avec l'Etat. Jusqu'au bout, les puissants partisans de l'atome ont tenté de repousser l'inévitable. Les gouvernements successifs ont parfois hésité, bien conscients que le parc nucléaire suédois est en bon état et produit une électricité parmi les meilleures marchés d'Europe. Vingt ans de crises politiques, de campagnes de presse, et dernièrement, d'actions en justice menées par Sydkraft, le propriétaire de Barsebäck (dans le sud de la Suède, juste en face de Copenhague). Et puis mardi soir, clic. Plusieurs journaux suédois n'ont pas caché leur déception. «Pour un moment historique, note Expressen, l'instant était étrangement calme, pour ne pas dire triste.»
Les partenaires sont en tout cas satisfaits. L'Etat est arrivé à un accord avec le propriétaire privé, Sydkraft, qui obtiendra un quart des parts d'une nouvelle société qui réunira le réacteur Barsebäck 2 et les réacteurs de la centrale de Ringhals, détenue par Vattenfall. Sydkraf