Sur le pas de tir de Kourou (Guyane), une fusée Ariane 4 s'apprête à
mettre en orbite le deuxième satellite-espion des militaires français, Hélios 1B. Si tout se déroule «de façon nominale», comme disent les spécialistes, elle s'élèvera ce soir vers 17 h 30 dans le ciel équatorial pour aller installer sa charge de 2, 5 tonnes à 700 kilomètres d'altitude. La France, l'Italie et l'Espagne disposeront ainsi d'une nouvelle source de renseignements stratégiques.
Hélios 1B va rejoindre en orbite son frère jumeau Hélios 1A, lancé le 7 juillet 1995 et qui «donne entière satisfaction avec une disponibilité de plus de 99 %», assurent les officiers de la Direction du renseignement militaire (DRM). Mais Matra et Alcatel, les constructeurs d'Hélios 1A, se sont engagés à ce que leur bébé fonctionne durant cinq ans. Nous y sommes. Il peut désormais tomber en rade ou, au contraire, continuer à transmettre des images «pendant de longues années», comme Spot, son cousin civil. En attendant la panne d'«1A», les militaires disposeront donc de deux satellites-espions.
Partagées. «En cinq ans, Hélios nous a transmis environ 100 000 images», précise l'amiral Yves de Kersauson, patron de la DRM et frère du navigateur. Elles sont réparties entre les trois pays participant au programme, en principe en fonction de la contribution financière de chacun (1). En réalité, la France, l'Italie et l'Espagne ont des intérêts communs, en particulier dans les Balkans: 17 % des photos prises sont ainsi «trinationale