Bruxelles, envoyée spéciale.
En Belgique, ce n'est pas le moment de faire le malin et de crier, même pour blaguer: «Vive la République». Il y a quelques jours, Jean-Antoine Hardy, partisan de la séparation du pays et du rattachement de la Wallonie à la France, avait essayé de chanter la Marseillaise pendant la tournée de fiançailles de l'héritier du trône belge et de sa fiancée, dont le mariage ce week-end met le pays sens dessus dessous. «Des gens m'ont regardé très méchamment, raconte Hardy. J'ai préféré m'en aller. Je sais bien que nous sommes maximum 10% dans le pays à penser comme ça mais, jusque-là, on arrivait tout de même à s'exprimer.» Drapeaux. Derrière sa vitrine pavoisée pour la noce, un commerçant bruxellois estime, lui, que ce mariage est un peu sa revanche. «Jusqu'à récemment, on n'aurait même pas eu l'idée d'accrocher des drapeaux belges. On aurait eu l'air ridicule de fêter un pays que tout le monde nous présente comme moribond. Maintenant, l'ambiance est meilleure. L'ancien vice-Premier ministre Elio Di Rupo a même dit clairement qu'il était pour le maintien de l'unité. Je n'en revenais pas, je l'ai enregistré en vidéo. Le roi, le prince et tout le bazar, c'est l'assurance vie de la Belgique.» Tonitruant. Au-delà de l'engouement universel pour les noces princières, le mariage au château de Laeken met surtout un divorce en lumière: celui de la population et d'une grande partie de sa classe politique. Depuis des dizaines d'années, la Belgique vit en effet u